
Hey there !Je réserve tes mots @Yéo !
Les mots pour le.a prochain.e :Ăcume - vitrail - sĂ©pulcral.e - Ă©pine - abĂźme - bourrasque. :]
EDITPetits commentaires sur les textes précédents
@Hirano : ton texte regorge de poĂ©sie, tes descriptions sont de qualitĂ© et jâaime beaucoup le traitement que tu as rĂ©servĂ© Ă la mer. On ressent trĂšs bien lâattraction quâelle exerce sur la crĂ©ature â crĂ©ature dont la race reste un mystĂšre, mais peut-ĂȘtre nâai-je pas su dĂ©celer les indices dissimulĂ©s dans le texte ?
@Melethy : ta description de la nature est magnifique. Je te conseille dâutiliser des synonymes afin de renforcer la poĂ©sie de ton texte. Par exemple, le mot « ciel » revient trois fois dâaffilĂ©e (tu peux utiliser le mot poĂ©tique « firmament »), et les noms « vent » et « pluie » se retrouvent dans deux phrases successives et quasiment sur la mĂȘme ligne (pourquoi pas Ă©crire « courant dâair / brise / bise, etc. » et « bruine / averse / ondĂ©e »). En tout cas, on retrouve facilement lâunivers eldaryen, ton style est trĂšs imagĂ© !
@YĂ©o : le protagoniste est assez inattendu, mais cela produit la magie du texte ! Ton style et le sujet contribuent Ă crĂ©er le rĂȘve, câĂ©tait une trĂšs belle Ă©chappĂ©e vers un autre monde, plus mĂ©lancolique et poĂ©tique. CâĂ©tait trĂšs plaisant Ă lire !
Et voilà mon texte. Clairement pas ma meilleure production, mais je suis ravi de me remettre à l'écriture, tes mots ont permis de relancer la machine, alors merci Yéo !
/!\ Attention : /!\Il est fait mention d'un supplice et de mort infantile dans mon texte, mĂȘme si je ne m'attarde pas dessus. Si vous ĂȘtes une Ăąme sensible, abstenez-vous peut-ĂȘtre de lire.
Si vous voulez lire, je vous conseille de le faire en écoutant
cette chanson, ça peut renforcer l'ambiance.
Le rire du Malin
DissimulĂ© dans la foule, AsmodĂ©e scrutait avec intĂ©rĂȘt le spectacle donnĂ© sur la place publique. Les flammes du bĂ»cher se reflĂ©taient dans son regard de braise et semblaient, par un simple jeu de miroir, alimenter la cruautĂ© qui brĂ»lait en lui. Il passa plusieurs fois sa langue sur ses lĂšvres et Ă©tudia la foule, impatient. Il se dĂ©lecta des visages dĂ©semparĂ©s et horrifiĂ©s des femmes, savoura ceux des hommes dĂ©formĂ©s par la colĂšre de leurs huĂ©es, mais son plaisir atteignit son paroxysme quand il aperçut le mari de la condamnĂ©e. Cet homme qui abritait auparavant un feu dâartifices de sentiments avait Ă©teint tout amour en lui. La tĂȘte lĂ©gĂšrement rejetĂ©e vers lâarriĂšre et les paupiĂšres mi-closes, il observait sans rien dire son Ă©pouse infidĂšle sâembraser sous ses yeux. Les supplications de la pauvre femme dĂ©chiraient la nuit sans jamais atteindre un cĆur. LâĆil brillant, AsmodĂ©e esquissa un rictus ; il nâĂ©tait pas peu fier de son travail.
Lorsque les premiĂšres cendres se mirent Ă voler et que les cris se turent enfin, il applaudit lentement, un sourire goguenard toujours cousu aux lĂšvres.
â Quelle magnificence ! Toutes ces larmes et ce tollĂ© ! sâĂ©cria-t-il en agitant exagĂ©rĂ©ment les bras. Il y a de quoi laver son honneur⊠En mĂȘme temps, une femme qui trompe son mari avec un diable et qui tombe enceinte de l'amant, pensez-vous, quelle honte⊠pire, quel blasphĂšme ! Mais laissez-moi vous confier un petit secret : les dĂ©mons ne peuvent pas fĂ©conder les humaines. Je le sais bien, je suis un diable moi-mĂȘme, et clou du spectacle ! je suis lâamant de celle qui portait ton enfant ! Pauvre petit innocent !
Et il se mit Ă rire, son regard pĂ©nĂ©trant lâhomme fraĂźchement veuf. Sous le choc, ce dernier ouvrit la bouche avant de sâĂ©crouler en larmes. Il parvint malgrĂ© tout Ă hurler, entre deux sanglots :
â Attrapez-le !
Mais AsmodĂ©e sâen allait dĂ©jĂ en sautillant vers la forĂȘt monochrome. Il ne se souciait pas des vermines qui le pourchassaient avec des faucilles et des fourches. Les habitants sâenfonçaient aveuglĂ©ment dans les profondeurs sylvestres, la lune refusant dâuser de sa lumiĂšre cĂ©leste pour aider un village rongĂ© par le mal. Tapi dans lâombre, le diable frappait ses poursuivants qui tombaient les uns aprĂšs les autres en poussant des cris inhumains. Mais il prenait soin de nâen tuer aucun â aprĂšs tout, la souffrance nâaffecte pas les morts. Dans cette histoire, il nâavait jamais Ă©tĂ© chassĂ© ; il avait incarnĂ© le chasseur tout le long. Il jouait, tout simplement.
â Je suis AsmodĂ©e, second prince de lâEnfer, termina-t-il par dire, dâun ton arrogant. Nâoubliez jamais le nom de celui qui sâest invitĂ© dans votre village et qui a corrompu vos Ăąmes fragiles. Ne courez pas aux pieds divins et ne rĂȘvez plus du salut, il ne vous sera jamais accordĂ©.
Puis il disparut dans un rire, laissant seulement quelques cendres derriĂšre lui.
Bonne inspiration !


DerniĂšre modification par Lykandrel (Le 28-06-2021 Ă 23h46)